Histoire de...Golf****-Hotel*** de Mont Griffon
- Golfs
Entretien avec Christophe Fouquet, Directeur Général du golf**** et hotel*** francilien
Depuis 23 ans à la tête de Mont Griffon, de ses 27 trous et de son hôtel, Christophe Fouquet raconte l’évolution du complexe golfique du Val-d’Oise et présente de grands projets.
Dès l’ouverture, Mont Griffon**** afficha ses ambitions…
CHRISTOPHE FOUQUET : En 1990, nous avons inauguré Mont Griffon avec 18 trous, 9 trous et 9 trous compacts, ainsi que deux restaurants. Puis, l’hôtel du Griffon a ouvert en 1993 avec 54 chambres. Mont Griffon a beaucoup fait parler de lui au début des années 90, avec son concept « le plus… » : « le plus grand golf», «le plus grand practice d’Europe»… Tout était en superlatifs.
En 1993, Bluegreen est arrivé, Mont Griffon devenant son siège. Pour une meilleure gestion, il fallut réduire la voilure avec un changement radical nécessaire. La deuxième grande étape fut, en 1997, le rachat du groupe Bluegreen par Stephen Goldstein avec des actionnaires anglais. Aujourd’hui, si Stephen Goldstein n’est plus partie prenante dans Bluegreen, il est toujours le propriétaire de Mont Griffon.
Avec un changement de politique ?
C.F : Quand je suis arrivé en 1997, Mont Griffon était dans un état délabré. Le golf était abandonné. Les pertes étaient alors supérieures au chiffre d’affaires. Il fallait une équipe commando et comme je suis un franc-tireur… Assez rapidement, les résultats furent encourageants.
Suivant quelle méthode ?
C.F : L’image de Mont Griffon était ternie mais personne ne s’en était aperçu. Et de plus, chaque membre, pratiquement, avait son propre tarif. Avec le rachat personnel, en 2000 de Stephen Goldstein, nous avons pu engager de grands changements. Ainsi, la boutique de 300 m2
est devenue une salle de réception et ce fut le départ de nos offres de séminaires, d’assemblées générales, de mariages… C’était la nouvelle vocation de Mont Griffon.
Pour quelle image de marque ?
C.F : Grâce à ses relations, Stephen Goldstein a invité à Mont Griffon le Prince Edward, l’un des quatre enfants de la Reine d’Angleterre. Il souhaitait une petite réception, une quarantaine de personnes triées sur le volet au château de Chantilly. Mais, sans le dire à mon propriétaire, j’ai aussi organisé une soirée de 200 couverts au golf en invitant conjointement « tout le département » du Val-d’Oise. Avec le Prince saluant tout le gotha un par un, cet événement a permis de donner un focus fort sur Mont Griffon et cela a été le déclic.
Le chiffre d’affaires séminaires a été multiplié par cinq ou six en l’espace de deux ou trois ans. Nous étions alors satisfaits avec 30 mariages par an. Nous allions en faire 95 en 2020… Tout cela est le fruit d’un travail d’équipe. Quand j’embauche, je cherche l’expérience et l’envie. Je souhaite d’abord recruter des « entrepreneurs ». Je crois aux forts caractères. Même s’il faut les gérer – et c’est mon job -, ce sont les meilleurs. Chacun peut « s’éclater » avec une vraie délégation et cela donne des résultats fantastiques.
Fallait-il se pencher aussi sur le parcours ?
C.F : J’avais dit à mon président : « nous possédons un beau parcours légèrement au-dessus de la moyenne, et il ne faut pas grand-chose pour qu’il soit encore meilleur ». Stephen Goldstein a vite validé cette proposition. Je me suis aussitôt attelé à l’entretien, en recrutant en 2002 un greenkeeper de talent – qui avait travaillé avec moi dans le Sud-Ouest et à Champ-de-Bataille – pour une amélioration du parcours concrète, des greens d’été toute l’année et en multipliant les expériences afin de parvenir à des résultats excellents.
Sans gros moyens ?
C.F : Non. On nous croyait extrêmement riches, on nous jalousait à une certaine période. Sauf que, sur le terrain, je n’ai pas plus de jardiniers que sur la grande majorité des golfs commerciaux. Par contre, nous avons un parc matériel important ce qui nous donne beaucoup de souplesse dans le nombre de tontes et les opérations spécifiques. Nous nous sommes équipés de machines outils pour fabriquer certaines pièces, ce qui permet de les réparer dans les deux heures et ne pas attendre plusieurs jours des pièces de rechange.
Cela change énormément la donne pour l’entretien puisque cela nous permet de gagner beaucoup de temps sur le parcours, sur les greens, de multiplier les aérations, de profiter pleinement de toute l’eau qui tombe. Aussi, nous arrosons plutôt moins que la moyenne mais avec une efficacité évidente. Le nombre de tontes est aussi important que l’arrosage.
Quels étaient vos autres objectifs ?
C.F : Le restaurant tout d’abord. Il était correct mais nous avons souhaité monter en gamme. L’image de Mont Griffon, c’est d’abord le golf – une image forte -, mais je dirais que le succès supplémentaire c’est la restauration. Pourquoi notre plat le plus vendu, ce sont les ris de veau ? C’est incroyable. Cela fait quatre ans que c’est à la carte, et on vient chez nous pour les déguster avant de partir sur le parcours !
En 2002, nous avons voulu nous inscrire dans un programme écologique et environnemental. Personnellement, cela ne me parlait pas du tout mais mon greenkeeper proposait de s’investir dans ce domaine dont il possédait déjà une culture. C’était avant-gardiste. Avec toutes ces actions, l’image de Mont Griffon a complètement changé. Nous avons commencé à recevoir des prix, récompensant nos efforts. Tous les ans, il se passait quelque chose. Comme l’obtention durant cinq années du label Ecocert, remis à seulement quatre golfs dans le monde.
Mont Griffon s’est aussi engagé dans une politique sportive ?
C.F : Nous avions tendance – moi, le premier – a envoyer nos tout meilleurs jeunes vers Bussy-Guermantes ou le Racing-Club-de-France parce que avoir deux ou trois gamins isolés n’avait pas de sens. Et puis, nous avons décidé d’attirer un entraîneur de référence. C’est comme cela qu’Ilya Goroneskoul nous a rejoints. Et, sans faire de bruit, il a hissé le niveau de l’enseignement qui était déjà de qualité.
A tel point qu’aujourd’hui, nous accueillons des jeunes joueurs d’un large rayon. Nous avons aujourd’hui 47 gamins en Elite qui bénéficient jusqu’à cinq heures de cours par semaine, plus un préparateur physique tous les quinze jours et un ostéopathe une fois par mois. Et les résultats sportifs ont suivi. Chez les moins de seize ans, nous sommes passés de 135ème club français en 2012 à la 6ème place en 2019, c’est-à-dire en sept ans ! Au niveau de la Ligue Île-de-France, nous sommes passés deux années de suite devant Bussy. Ce club nous a fait rêver…
Comment se présente l’avenir de Mont Griffon**** ?
C.F : Nous sommes dans une dynamique de projets et de rénovation permanents. Après une période de blocage, disons administrative, nous travaillons avec des associés pour remplacer notre hôtel par un établissement de 200 chambres comprenant un centre de séminaires intégré et un spa. L’ouverture est prévue dans trois ans. Sur notre grand practice, nous prévoyons la création de six trous compacts. En parallèle, nous planchons sur l’agrandissement des neuf trous du parcours de La Forêt en 18 trous, en reprenant tout le dessin actuel pour en faire un « links » . Seize hectares ont été achetés. Le projet a été validé par le Parc Naturel Régional dans ce site classé. Car, on peut le rappeler, Mont Griffon se situe dans un parc naturel, et l’environnement privilégié de ce golf est son tout premier atout.
Interview réalisé par Denis Lebouvier pour GolfStars.
Photos flygolf.fr.
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Stéphane COUDOUX
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