Jean-Lou Charon s'exprime en cette fin d'année

QUESTIONS / REPONSES DE CETTE FIN D’ANNEE AVEC LE PRESIDENT JEAN-LOU CHARON

Jean-Lou Charon

La licence 2015 indique au verso : « le golf avance grâce à ma licence », Pourquoi ?

Grâce aux licenciés, nous organisons le golf en France pour toutes les catégories de jeu. Nous investissons dans les écoles de golf, dans le sport de haut niveau, au profit des athlètes, pour que nous puissions continuer à vibrer aux exploits de nos joueuses et nos joueurs sur les grands circuits mondiaux. Nous développons le golf grâce au programme des 100 petits golfs de proximité. Nous voulions le rappeler à tous les golfeurs et leur dire merci.

Avec le projet Ryder Cup 2018, un plan de développement de 100 petits golfs de proximité est en cours. A la fin 2014, où en sommes-nous ?

68 structures ont été réalisées ou sont en cours de finalisation. 125 projets sont quant à eux en portefeuille. C’est un succès. Ce n’est pas arrogant et utopiste de dire que nous ferons les 100 parcours d’ici à 2018 et que nous les dépasserons même. A travers ces petites structures, on voit tout l’impact d’un golf quand il est situé en zone urbaine. Son attractivité est démultipliée. A nous maintenant d’animer ce réseau des petites structures pour qu’elles aient toute leur légitimité, sportive notamment.

D’autres projets d’envergure qui pourraient avoir une incidence sur la pratique ?

La ffgolf a entamé une réflexion autour d’un grand projet destiné à rendre la pratique de notre sport plus plaisante pour les golfeurs « loisirs ». Nous pressentons en effet une possible désaffection de ces joueurs qui semblent prendre moins de plaisir sur les parcours en raison principalement de leur difficulté. Ce constat a été dressé également dans d’autres pays y compris aux Etats Unis qui a mis en place en 2012 un programme innovant, Tee it forward, pour y palier. Nous envisageons de faire de même chez nous. Le programme repose sur l’adaptation de la longueur du parcours à partir de l’évaluation préalable de la longueur de drive des joueurs. Plus facile, le parcours procure plus de plaisir au joueur qui joue plus vite, joue des clubs plus faciles et réalise plus de par et birdies. Une expérience pilote est en cours dans plusieurs golfs.

Ou en est la loi Labbé en cette fin d’année ?

L’interdiction des produits phytosanitaires soulève une très forte inquiétude de la filière. Initialement prévue au 1er janvier 2020 dans le cadre de la loi Labbé (pour permettre aux services Recherche et développement de trouver des produits de substitution), cette interdiction sera finalement effective au 31 décembre 2016 pour les parcs et jardins publics et territoriaux. Un amendement déposé par le gouvernement a été adopté en ce sens le 23 septembre dernier par l’Assemblée nationale. Nous savons que le Ministère de l’Ecologie travaille à étendre cette interdiction aux golfs à la même échéance voir plus tôt encore, comme certains bruits nous le laissent craindre. C’est un problème majeur pour les golfs. Notre filière dans son ensemble a signé des chartes avec plusieurs ministères pour réduire la consommation d’eau et agir sur sa qualité. Ces engagements successifs ont produit des résultats quantifiables significatifs. Les golfs et les professionnels de l’entretien des terrains de golf sont investis et conscients des enjeux sociétaux. On ne comprend pas cette décision brutale. C’est une prise de position de gens qui ne connaissent pas notre milieu. Mais ce qui me gêne le plus, c’est que personne n’accepte de nous recevoir pour nous écouter. Nous voulons nous expliquer et ne demandons, soyons clairs, aucun passe-droit. La loi Labbé qui fixait l’objectif zéro phyto à l’horizon 2020 était réaliste et nous nous attachions avec responsabilité à le respecter.