Pourquoi des parcours 9 trous au golf ?

Le Golf de Dinan La Corbinais***

A quoi servent les 9 trous au golf ?

Le Golf est un sport qui se joue sur 18 trous. Soit. Mais il ne vous a pas échappé que plus d’un quart des parcours français sont des 9-trous. Est-ce une raison économique, sportive, éducative ou tout simplement un manque de place qui a conduit à la création de ces parcours ? Les 9-trous sont-ils de vrais parcours, des parcours initiatiques ou des parcours au rabais ?

S’il est vrai qu’ils souffrent parfois d’un certain dénigrement (injustifié), les 9-holes sont avant tout des parcours qui concilient une réponse à l’envie de jouer d’une population locale. Ils constituent pour beaucoup un apprentissage grandeur nature sur un vrai terrain et permettent aux meilleurs joueurs un amusement et souvent un exercice de précision.

Considéré de tous temps comme (subjectivement) « le plus beau » golf de France, Morfontaine (Oise) a vu se créer son parcours 9 trous de Vallière (1913) avant celui du 18-trous. Oscillant entre pins, sables blancs de la forêt des Ducs de Gramont et vallonnement à flanc de coteau, c’est une merveille qui ne souffre pas l’égarement d’un drive. Les deux ont été dessinés par le grand architecte Tom Simpson. Les membres de Morfontaine y prennent autant de plaisir que sur le 18-trous, et s’amusent parfois à combiner Vallière et neuf trous du grand parcours.

Le golf d’Ilbarritz****

Certes, il ne compte qu’un par 5 et trois par 3, mais les grands joueurs ne scorent pas mieux sur Vallières que sur le ‘grand’ parcours. Ilbarritz****, à côté de Biarritz, est un parcours technique, d’une beauté sauvage époustouflante qui surplombe l’océan, et est doté d’un centre de perfectionnement international. Il fait immanquablement partie de la golf-list de ceux qui s’organisent une semaine de golf basque, au même titre que Chiberta ou Chantaco.

La Palmyre****, à côté de Royan, est apprécié pour son fairway impeccable qui sillonne au milieu d’une forêt de pins. Parcours étroit, bosselé, il requiert une grande précision. Lancieux****, non loin de Dinard, est joué par ceux qui veulent les sensations d’un links pour moitié et d’un parcours rural traversé par des petits cours d’eau qui alimentent des marais, redoutables obstacles d’eau.

A Carantec, le Golf de la Baie de Morlaix***, tout en dévers, est un parcours peu long (on peut laisser son driver au vestiaire) mais qui demande un grand savoir-faire. Tout golfeur comprend un jour que le golf n’est pas une question de distance mais de précision pour obtenir le score le plus bas possible. Ceux qui affichent leur suffisance avec des drives dépassant les 250 mètres dénigreront souvent les neuf trous, en disant que ce sont des golfs au rabais où la puissance n’a pas la possibilité de s’exprimer.

Ce sont ceux-là qui mépriseront la faible longueur de parcours comme celui de Trousse-Chemise sur l’île de Ré, en oubliant que sur chaque trou un ou deux obstacles d’eau leur a fait perdre et leur balle et leur superbe, et qu’un élément naturel vient considérablement modifier la topographie : le vent permanent dont la puissance et la direction peuvent rendre inatteignable le green d’un par 4 en régulation.

Il faut jouer des neuf trous. Même quand on affiche un index à un chiffre. C’est le meilleur moyen de se perfectionner à une grande diversité de situations. Souvent étroits, rarement plats, ils permettent de se mesurer et aux parcours et aux joueurs locaux qui, fins limiers, en connaissent et débusquent tous les pièges. Votre score sur un 9-trous ne sera ni un score factice, ni un score sous-évalué. Et on en vient à prendre compte la vraie finalité du golf : procurer un maximum de plaisir.

Tous ceux qui jouent régulièrement sur des 9-trous vous le diront : Ils en prennent tellement, de ce plaisir golfique, qu’ils les jouent même deux fois de suite !

François Varay